A qui s'adresser en cas de fugue d’un jeune ? (©Secunews.be)

Vers qui se tourner lorsque le jeune ne répond plus à l'appel ? Quelles démarches entamer auprès de la Cellule des personnes disparues, les polices locales et Child Focus ? Amorce de réponses après avoir analysé la fugue proprement dite : pourquoi fuguer, quels signes avant-coureurs, la différence entre fugue et disparition inquiétante ?

Actions et réactions des proches

L'incompréhension, le sentiment d'impuissance, l'impression d'avoir été défié dans son autorité amènent les parents à ressentir diverses émotions : angoisse, peine, sentiment d'échec, pessimisme quant à la suite, ou colère.

Un soutien adéquat doit se mettre en place dès les premiers moments. C'est primordial pour éviter la rigidification de la situation et la répétition éventuelle des fugues. Les proches pourront rapidement :

- tenter de joindre leur enfant sur son GSM, s'il en a un, ou sur son adresse mail ;

- vérifier s'il s'est rendu ou non à ses activités habituelles ;

- contacter les personnes qu'il aurait pu rejoindre, se rendre dans les lieux qu'il fréquente ;

- si la disparition les inquiète, appeler la police sans attendre et joindre Child Focus pour demander conseil et soutien.



Premiers relais : Cellule des personnes disparues et Child Focus

Faut-il judiciariser un incident relativement fréquent à l'adolescence ? Incident qu'il ne faut ni banaliser ni dramatiser. Mais il s'agit toutefois de prendre la juste mesure d'un éventuel processus judiciaire. Avec l'aide des relais que sont la Cellule et Child Focus, entre autres.

Depuis septembre 1995, la Cellule des personnes disparues de la police fédérale est activée si la disparition est jugée «inquiétante». Forte de son expertise, cette cellule assure une coordination des recherches aussi bien sur le plan policier qu'extra-policier. Elle collabore ainsi avec de nombreux partenaires au niveau national comme international : zones de secours (pompiers), protection civile, Child Focus, polices locales, FCCU, DVI, Europol, Interpol, etc. Elle engagera, le cas échéant, des moyens spéciaux : hélicoptères, chiens pisteurs, plongeurs, etc.



Les polices locales prennent en charge des tâches bien précises, notamment :

• questionner les parents : description, photo, points de chute possibles, etc.

• envoyer un signalement à différents services de police + informer le Procureur du roi ;

• vérifier si le jeune ne se trouve pas dans un hôpital ou un service de police ;

• réaliser une enquête de voisinage, organiser des patrouilles, etc.



Child Focus offre un soutien, des infos, un relais entre les parents et la police :

• permanence téléphonique 116 000 ;

• mise à disposition de conseillers professionnels (assistants sociaux, psychologues, juristes, …) ;

• vignettage : la vignette est une mini-affiche à glisser dans un portefeuille. Elle est distribuée auprès de groupes-cibles (taximen, chefs de gare, commerçants, etc.) ;

• affichage : l'affiche est visible dans nombre d'espaces publics afin d'obtenir l'aide de la population dans les recherches ;

• Child Alert : système ultra-rapide pour avertir massivement les citoyens, faire appel aux témoins, en collaboration avec la police et déclenché par le magistrat en charge du dossier de disparition ;



Toute l'aide apportée est entièrement gratuite.



Les services d'aide

Les services d'aide sont multiples, quelques exemples :

• SOS-Jeunes Quartier Libre, une association d'aide en milieu ouvert (AMO) a lancé www.fugue.be, un website pratique pour les jeunes, leurs parents, leur entourage et les professionnels ;

• Services d'aide à la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles : http://www.aidealajeunesse.cfwb.be ;

• 103 Ecoute-Enfants (https://www.facebook.com/103.EcouteEnfants/) : les adultes qui vivent auprès de jeunes en difficultés ou eux-mêmes indécis dans leur rôle éducatif peuvent également s'adresser au 103





Sandrine MATHEN

Licenciée en sciences psychologiques

© Secunews.be, publié le 02 mai 2019

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