8 mars : Journée Internationale des Droits des Femmes

La violence dans le couple : Osez en parler !

Le 8 mars c'est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Cette journée ne doit pas nous faire oublier que dans le monde une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle. La plupart de ces actes sont commis par le partenaire intime. En Belgique, 15% des femmes déclarent avoir été victimes d'actes de violence de leur (ex-) partenaire au cours de l'année écoulée.

En ce qui concerne La Louvière, nous avons recensé, en 2016, 393 faits de violences dans le couple.

La violence au sein du couple est une infraction sanctionnée par la loi. Les services de Police accueillent, soutiennent, informent les victimes. La violence au sein du couple est une facette de la violence dans les familles ou violence intrafamiliale (violence entre les membres d'une même famille).

Qu'est ce que la violence au sein du couple ?

Toute forme de violence physique, sexuelle, psychique ou économique entre des époux ou des personnes cohabitant, ou ayant cohabité, et entretenant, ou ayant entretenu, une relation affective et sexuelle durable.

La notion de couple doit être comprise au sens large et vise tant les couples (mariés ou non mariés, hétérosexuels ou homosexuels, ados ou seniors) que les couples séparés.

Qu'elle soit verbale ou psychique (insulter, humilier, intimider, terroriser, maintenir dans l'isolement), physique (bousculer, gifler, donner des coups) sexuelle (imposer des relations sexuelles non désirées) ou économique (installer une dépendance financière, confisquer l'argent, interdire de travailler,…). Cette violence se nourrit d'incidents répétés et progressifs entraînant des blessures physiques et psychologiques graves.

Cette violence s'exerce souvent en présence des enfants de la famille qui sont à la fois victimes et témoins.

Les agressions commises dans un contexte conjugal surviennent à l'intérieur de ce qu'on appelle le cycle de la violence.

Ce cycle, qui est mis en place et orchestré par l'agresseur, permet à celui-ci de maintenir sa domination sur sa/son conjoint(e).

Dans une relation conjugale marquée par la violence, ce cycle se répète plusieurs fois et le laps de temps entre les phases diminue à chaque fois.

Phase 1 : le climat de tension

L'agresseur a des accès de colère, menace l'autre personne du regard, fait peser de lourds silences. La victime se sent inquiète, tente d'améliorer le climat, fait attention à ses propres gestes et paroles.

Phase 2 : la crise

L'agresseur violente l'autre personne sur le plan verbal, psychologique, physique, sexuel ou économique. La victime se sent humiliée, triste, a le sentiment que la situation est injuste.

Phase 3 : la justification

L'agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement.

La victime tente de comprendre ses explications, veut l'aider à changer, doute de ses propres perceptions, se sent responsable de la situation

Phase 4 : la lune de miel (l'accalmie)

L'agresseur demande pardon, parle de thérapie ou de suicide. Il minimise ou nie ses violences, se trouve des excuses, accuse la victime de l'avoir provoqué.

La victime lui donne une chance, lui apporte son aide, constate ses efforts, change ses propres habitudes. La victime se remet en question, se promet de changer, minimise l'agression.

Si vous êtes victime de violence partenariale, il faut briser le silence ! Ne vous blâmez pas, cela peut arriver à n'importe quelle personne (homme ou femme), quel que soit son origine ethnique, sa religion ou son statut social !

Depuis plusieurs années, au sein de notre Zone de Police, de nombreux Inspecteurs de Police ont été sensibilisés et spécialement formés pour pouvoir gérer des situations de victimisation. Ils sont à votre disposition pour vous accueillir et vous assister lors de votre dépôt de plainte.

En cas d'urgence ou de danger immédiat, vous devez impérativement contacter le 101 ou le 064/270000.

Si vous êtes victime, n'hésitez pas à briser le silence et à en parler à une personne ou un service de confiance qui vous conseillera et pourra vous aider dans les diverses démarches.

La Zone de Police met à votre disposition dans ses commissariats des listings de services d'aide tant pour la victime que pour l'auteur. Ces listings seront aussi disponibles bientôt sur notre site Internet (www.policelalouviere.be).

En cas de coups et blessures, il est primordial de faire pratiquer un examen médical dans un service d'urgence, chez votre médecin traitant ou en maison médicale.

L'utilité d'un examen médical en cas de violence partenariale est de :

  • faire constater les traces de coups, blessures et les traumatismes psychologiques ;
  • faire établir un certificat médical précisant une éventuelle incapacité de travail, que vous exerciez ou non une activité professionnelle, que vous soyez majeure ou mineure.

Dans tous les cas, il est essentiel que vous preniez certaines mesures de protection pour vous-même et, le cas échéant, pour vos enfants :

  • notez les numéros de téléphone importants (les services de police, l'urgence médicale, les services sociaux et services d'aide aux victimes) et placez-les dans un endroit facile d'accès ou apprenez les par cœur ;
  • identifiez des personnes qui peuvent vous aider en cas d'urgence ;
  • convenez d'un code de communication avec une personne proche, laquelle pourra avertir la police le cas échéant ;
  • informez vos enfants sur la conduite à tenir lors d'actes de violence : se réfugier chez les voisins, sortir du domicile ou tout simplement sortir de la pièce ou se réfugier dans leur chambre
  • préparez un «sac de départ», avec papiers importants (certificats médicaux, photos des lésions, documents d'identité,…), un peu d'argent, quelques vêtements (pour vous et vos enfants) et déposez-le chez une personne de confiance ;
  • aménagez une «pièce-refuge» dans laquelle vous pourrez vous réfugier.