Nouvel horizon pour les zones de police Binche-Anderlues et Lermes

À l’occasion d’un entretien exclusif avec le BeSafe Mag, le chef de Corps Laurent Raspe nous éclaire sur la récente fusion des zones de polices de Binche-Anderlues et de Lermes. 

Laurent RASPE chef de Corps

Ce fusionnement historique est l’aboutissement d’une évolution en profondeur et nécessaire pour faire face aux défis de la fonction de police moderne. Monsieur le chef de Corps Raspe partage ses impressions sur le processus, les motifs et les avantages ultimes de cet agrandissement d’échelle.

Quelles sont les raisons qui vous ont amenées à fusionner les zones de police de Binche-Anderlues et Lermes ?

«Lorsque j’ai repris la zone de police de Binche en 2017 en tant que chef de Corps, j’ai pu constater un manque frappant de personnel. Les circonstances étaient telles que notre effectif était devenu trop restreint afin d’assurer toutes les missions imposées par la loi. En effet, la structure qui avait été pensée en 2000 ne répondait plus aux besoins de l’époque : les festivités avaient triplé sur la voie publique, de nouvelles zones commerciales et industrielles avaient émergé, la demande du Service d’Assistance Policière aux Victimes était en hausse… Certains paramètres avaient considérablement évolué. La charge administrative des zones de police augmentant en parallèle, avec les tâches de recrutement, de logistique et de finances qui étaient dorénavant remises aux mains de zones de police, le fonctionnement de la zone n’était plus optimal. Une étude de capacité m’a permis de démontrer clairement que nous manquions de collaborateurs. Simultanément, un constat identique a vu le jour du côté de la zone de Lermes. Elle n’était par exemple plus en mesure de procéder seule aux interventions et les équipes de Binche devaient systématiquement appuyer ses opérations.»

Quand la fusion des zones de police a-t-elle eu lieu ?

«En réalité, le processus de fusion remonte à l’année 2019. Le chef de Corps de Lermes avait alors réalisé que Nouvel horizon pour les zones de police Binche-Anderlues et Lermes sur les sept fonctionnalités de base, sa zone de police n’était pas capable de s’occuper de plus de deux fonctionnalités. À la suite de cette constatation, les deux anciennes zones sont entrées en contact plus étroit. En 2018, Fernand Koekelberg avait rédigé dans le Hainaut un rapport intermédiaire au sujet de la future coopération des zones de police dans le cadre d’une recherche. Il avait alors répertorié les zones de polices susceptibles de fusionner, notamment la zone de police Binche-Anderlues et la zone de police de Lermes. Le rapport définitif sur l’agrandissement d’échelle des zones a été présenté à la Chambre des Représentants le 24 avril 2019. Dans un deuxième temps, les chefs de Corps ont été chargés d’examiner la faisabilité de la fusion. Ils étaient ainsi arrivés à la conclusion que Binche-Anderlues était en mesure d’assurer cinq fonctionnalités sur les sept. Cette étape avait ainsi mis en évidence le manque de personnel de manière concrète. Le comité de pilotage institué pour cette mission a alors remis trois rapports aux autorités des deux zones de police. Face à la montée incontestable de la criminalité dans les zones et du manque d’effectif avéré, nous avons reçu l’approbation du procureur du Roi de Charleroi pour mettre en commun les deux services d’enquête et de recherche. Cela a marqué le début de la préfusion au 1er novembre 2020. Un deuxième rapport plus précis a suivi concernant les finances, les dotations communales et les perspectives de cadre organique, accompagné d’une vision sur les cinq prochaines années. Le mois de novembre 2021 a été marqué par l’envoi de la demande de fusion à la ministre. Un rapport final contenant l’élaboration d’une ligne de temps pour la mise en place effective a clôturé cette étape préliminaire.»

Quelles ont été les étapes qui ont mené à cette fusion ?

«À partir de 2019, dès que nous ouvrions une place en intervention à Binche, nous en libérions également une à Lermes. Nous créions ainsi une équité entre les deux zones. Au fond, nous avions donc déjà entamé le renforcement du personnel de Lermes tout au long des deux années de préparation de la fusion. Le 1er juillet, le cadre était presque complet. Logiquement, nous avons suivi par la fusion de nos deux services d’intervention en octobre 2021 sur le plan administratif, puisque le processus avait déjà été entamé dans la pratique. Le service fusionné s’est implanté à Binche, puis la fusion des deux bureaux de police judiciaire et carrefours d’information a suivi à titre de seconde étape. Le tout accompagné d’une communication bien rodée au personnel et aux syndicats ainsi que d’une organisation rigoureuse des transferts de membres du personnel de Lermes à Binche.»

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