La cavalerie de la Police Fédérale

Poursuites à grande vitesse, gyrophares, interventions musclées ou spécialisées, c’est l’image que donnent très souvent de la police les reportages ou les feuilletons télévisés. L’action spectaculaire nourrit l’audimat et les « supers flics » du petit écran suscitent parfois l’admiration mais peuvent aussi renforcer le sentiment d’insécurité de la population.

Consciente de la déformation partielle de son image, la zone de police Nivelles-Genappe a opté pour une approche différente, recadrant la véritable relation entre le policier et le citoyen, en particulier en dévoilant les diverses facettes du travail de proximité. Le présent article a pour but de vous donner des informations sur les patrouilles à cheval : à quoi servent-elles dans des centres urbains et comment sont-elles rendues possibles dans des zones de police ?

Si aucune zone de police en Belgique ne dispose de sa propre cavalerie, chaque zone de police locale peut cependant demander l’appui de la cavalerie de la Police Fédérale. Ainsi, dans le cadre de phénomènes locaux que sont notamment la délinquance urbaine et les vols qualifiés dans habitations, la zone de police Nivelles-Genappe fait appel depuis sa création à cette forme d’appui et, dans le souci d’être toujours plus proches du citoyen, nous avons choisi de systématiser ce type de patrouilles. Il n’est pas rare de voir des cavaliers sillonner les centres-villes de Nivelles et Genappe et leur environs (les zones résidentielles, les cités, les parkings, les centres commerciaux,…) en vue de contribuer à l’amélioration de la sécurité. Nous tenons d’ailleurs à remercier les autorités fédérales pour cet excellent appui qui est ainsi offert au local.

Les patrouilles de surveillance à cheval offrent trois grands avantages. Premièrement, c’est un moyen de transport, facile et rapide, qui permet l’accès à des endroits où l’utilisation de véhicules est difficile ou impossible et qui favorise en outre, grâce à la position élevée du cavalier, une meilleure observation. Le policier peut facilement regarder autour de lui.

Deuxièmement, c’est un formidable vecteur de communication qui facilite le contact avec la population. Et enfin, troisièmement, c’est une arme dissuasive mais bien acceptée, le cheval étant un animal pacifique dont émanent le calme et la quiétude.

L’expérience démontre enfin que la présence des patrouilles de cavalerie a également une influence positive sur le sentiment d’insécurité subjectif, particulièrement présent chez les personnes âgées. Là aussi parce que les chevaux facilitent considérablement le contact avec les gens. La conversation est bien plus rapidement engagée lorsque le policier se trouve à cheval que lorsqu’il patrouille en véhicule. Les gens viennent spontanément vers lui. Ils lui parlent, souvent en caressant le cheval. On peut donc parler de réelle police de proximité.

Quant à la question de savoir comment s’organise cet appui et ce qu’il coûte, la réponse est simple : cet appui du fédéral est un service gratuit. La demande est transmise au directeur coordinateur (Dirco) par la zone de police. Une fois l’appui accordé, la Police Fédérale envoie dans la zone une équipe de deux cavaliers accompagnés de leur monture. Ils reçoivent chaque matin un bulletin de service avec des itinéraires, des objectifs et des missions reposant sur une analyse de la criminalité et des besoins à Nivelles et à Genappe.

En conclusion, nous avons de multiples raisons de nous montrer satisfaits du succès rencontré par ces patrouilles mais au-delà de cette satisfaction, c’est assurément un très bon exemple du fonctionnement intégré de la police.